Os
de Pat
Os. Os et poussière. Vent et tempête. Mort et vie se mêlent et s'écrasent contre ce mur invisible. La douceur prend peu à peu la couleur de la guerre. La folie s'empare de toute âme. Le bien attise le mal et le devient. Le mal lui s'enrichit. Il gagne, gagne encore et encore et explose si fort que l'infini en tremble.
Des choses prennent place, d'autres se meurent. La chaine alimentaire se dégrade. Le néant apparaît. Le trou noir avale les coeurs et les fantômes pillent les corps. Désolation. Carnage et chaos. Tous se bousculent.
Ils m'écrasent. Ils me blessent. La terreur et à mes trousses et moi je fuis. Je fuis, je m'égoutte et m'évapore, traverse les nuages et fini par tomber. Je chute en l'air. Je tombe en haut. Le blanc devient gris, et le gris devient suffocation.
Mes ailes tremblent. Elle sont si lourdes. Je nage dans le ciel. Le goudron m'entraîne vers les profondeurs de l'univers. Ma course s'arrêtera quand tout mon corps ne sera plus que particules. Qui n'a jamais rêvé de voyager ? Le grain de sable avance, je m'enlise. Je tends la main vers l'oasis et celui-ci me tourne le dos. Pourquoi ? Pourquoi ai-je si mal ? Une plaie béante dans le crâne, un gouffre abyssal dans le corps. Où est donc passé le reste de celui-ci ? Mes jambes sont parties, mes bras m'ont abandonné. Il ne reste que mon esprit libre de penser, s'acharner, devenir las et finir par crever.
Devinez. Devinez quel est donc le funeste destin qui attend chacun en ce bas monde ? Celui de l'oubli.
