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La rive était une vaste étendue noire. Des vagues grisâtres s'échouaient lourdement sur les récifs, avant d'arriver lentement sur la plage, apportant avec elles les quelques algues vertes aux formes étranges qui avaient réussi à traverser le barrage de roches.

Le rivage était une vaste étendue noire et verte. Le vent faisait danser les feuilles des arbres. Un rire cristalin s'éleva vers les nuages, en même temps que quelques sacs plastiques blancs négligemment laissés à l'abandon. Le bord de mer était une vaste étendue noire et verte, parsemée de blanc. Dans la chaleur de l'été, deux Trugadus oranges habillés de maillots rouges cherchaient avec peine des oiseaux en voix d'extinction. De rares pigeons roses crépitants. La côte était une vaste étendue noire et verte, parsemée de blanc et mouchetée de tâches roses crépitantes. Les deux trugadus s'arrêtèrent face à la gigantesque forme sombre qui leur barrait le passage. Une baleine bleue turquoise échouée sur la plage, agonisant, seule parmi algues, sacs et oiseaux morts... La plage était un océan d'odesquonkad noir, dans lequel se noyaient algues, sacs plastiques, oiseaux crépitants et animaux marins. Le vent faisait trembler les feuilles des arbres et s'agiter la mer de vagues grisâtres. Le carburant couleur d'encre s'enflamma sous le crépitemment des corps morts des pigeons rares roses crépitants. La plage était une vaste étendue flamboyante dont le mélange chaud de couleurs ne laissa pas indifférents les deux trugadu qui regardaient à présent de loin, ce spectacle de flammes. Tout brûlait. Les algues vertes, les sac plastiques blancs, les pigeons roses et la baleine bleue turquoise. Tout brûlait et tout disparaîtrait, comme dans un rêve. Mais, les deux trugadu se souviendraient longtemps de l'étendue noire qui s'était enflammée sous leurs yeux.

Rivage de désolation

de Mat

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